« Elle est rebelle » : ces collégiens ont traduit la BD à succès « Mortelle Adèle » en breton

« Poussez-vous les moches ! » Cette phrase est devenue culte dans les cours de récréation. C’est le cri de guerre de Mortelle Adèle , une petite peste aux cheveux roux, qui enchaîne les bêtises, rêve de tuer son chat – Ajax –, adore détester ses amis…
Depuis 2012, l’héroïne de bande dessinée – créée par Diane Le Feyer, illustratrice, et Antoine Dole alias Mr Tan, créateur et scénariste – cartonne. Chacun des 21 tomes et chaque album hors série sont un succès.
« Lors de mes interventions dans les classes, quand je demande aux élèves quelle est leur bande dessinée préférée, tous me répondent Mortelle Adèle, confie Arnaud Elegoët, directeur des éditions Bannoù-heol, à Quimper (Finistère), qui a édité en breton Boule et Bill, Titeuf, Petit Ours Brun. Je ne connaissais pas. J’ai découvert. »
« Des cris de joie »
Il propose à Marine Gloaguen, professeure de breton au collège Diwan Jakez-Riou de Quimper, de traduire, avec ses élèves de sixième et quatrième, le tome I Tout ça finira mal et le tome II L’enfer, c’est les autres de la série.
« Il y a eu des cris de joie quand je leur ai parlé du projet », se souvient l’enseignante, avant de confier : « J’ai aimé dès le départ. C’est une gamine sans filtre. Elle ose. Elle se permet de dire ce que beaucoup pensent. Elle peut aider les enfants à être ce qu’ils sont. »
« J’ai lu tous les tomes, sourit Anna Goudedranche, 14 ans. Elle sort des clichés de la petite fille. Elle rentre dedans. Elle est insolente et méchante aussi. »
« J’ai lu tous les tomes, sourit Anna Goudedranche, 14 ans. Elle sort des clichés de la petite fille. Elle rentre dedans. Elle est insolente et méchante aussi. »
Guillemette Lallemant, 14 ans, poursuit : « Elle n’est pas comme les autres. Elle est rebelle. Elle fait des choses que je ne ferais jamais. »
1 600 exemplaires en vente
Pendant le dernier trimestre de l’année 2023-2024, l’enseignante et ses élèves (37 en sixième et 42 en quatrième) traduisent du français au breton, échangent et confrontent leurs propositions. « On a tous enrichi notre vocabulaire en breton, indique l’enseignante. Ce travail est une application concrète de l’intérêt d’apprendre une autre langue. Et ils laissent une trace. »
Vendredi 6 juin 2025, les élèves du collège Diwan Jakez-Riou ont reçu les tomes I et II de Mortelle Adèle en breton (Diaoulez Aelez – ange diabolique) et, depuis quelques jours, les deux ouvrages (800 exemplaires de chaque tome) sont en vente dans plusieurs librairies de Bretagne. Anna Goudedranche et Guillemette Lallemant concluent : « C’est génial ! »
Mortelle Adèle en breton , aux éditions Bannoù-heol : Tout ça finira mal en breton (Tonket da wall fin – tome I, 11,50 €) ; L’enfer, c’est les autres en breton (Ar re all, pebezh ifern – tome II, 11,50 €).
Guillaume Chassaing