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Posté le 15/11/2018 - Presse écrite

« Kan ar Bed ». La création qui renverse les frontières

« Kan ar bed » s’annonce comme l’événement musical de cette fin d’année. Le livre-CD conçu par Arnaud Elégoët et Joris Inadias, est une superbe invitation au voyage grâce à la langue bretonne : envoûtant et enthousiasmant. Pas gagné d’avance.
« Kan ar Bed ». La création qui renverse les frontières

Mardi 20 novembre « Kan ar Bed » sera en vente publique. Arnaud Elégoët et Joris Inadias peuvent souffler. Une aventure de quatre ans s’achève et c’est un petit miracle. Voici l’histoire d’un voyage autour du monde mouvementé, soumis aux vents contraires, qui a superbement abouti.

« Au départ, nous voulions sortir un CD de berceuses et chansons enfantines en langue bretonne pour les enfants des écoles bilingues », raconte Arnaud Elégoët qui dirige aussi la maison d’édition Bannoù Heol spécialisée dans les traductions en breton de BD et albums pour la jeunesse. L’idée est alors de reprendre des chants du monde et de les adapter en breton. Le duo est rejoint par la chanteuse Véronique Autret. « Nous avons choisi de faire un livre-CD, puis nous nous sommes dit qu’il fallait dépasser le cadre de la production pour enfants. Car les chants et mélodies parlent à tous les âges ». Le trio se met à prospecter. « Ce fut un choix égoïste de morceaux séparément, en cherchant sur internet. Nous étions ouverts à toutes les époques, du traditionnel au contemporain. Nous avons retenu aussi bien un morceau du Moyen Âge pour l’Angleterre qu’un chant de Manu Chao, des créations plus ou moins connues. Treize au final. Si le chant était dans le domaine public, un texte était spécialement écrit. Sinon, vu les droits, c’était des adaptations ». Plusieurs auteurs rejoignent ainsi le projet. Il a pris une ampleur telle que les deux concepteurs ont voulu s’adosser à une structure mieux dotée. Les ennuis ont commencé.

Premier écueil

« Nous avons sollicité le Centre régional de documentation pédagogique (CRDP) de Rennes et Ti-Embann ar Skolioù, le centre de production en langue bretonne. Ils ont accepté et nous leur avons envoyé notre travail. Finalement, le CRDP a estimé certains textes choquants. Il a estimé que des paroles ne correspondaient pas à l’Éducation nationale, qu’elles étaient trop connotées politiquement et idéologiquement. Pour donner un exemple, le texte sud-africain qui parlait de paix a été refusé car il est devenu l’hymne de l’Afrique du Sud, le texte corse sur la liberté aussi. Le CRDP a voulu nous censurer en nous demandant d’enlever certains passages. Nous avons continué sans lui ».

Deuxième écueil

Le deuxième écueil est arrivé peu après. « Notre arrangeur rennais, Ronan 0 Luasa, nous a présenté une maquette avec un orchestre symphonique. Nous avons naturellement pensé à l’Orchestre de Bretagne qui a donné son accord de principe à l’automne 2017. Ensuite, nous avons attendu puis relancé en vain. Nous n’avons pas eu de réponse. Pour un établissement public c’est un manque de correction et de savoir-vivre. Nous avons perdu six mois ». Arnaud Elégoët et Joris Inadias ne se découragent pas. Ils apprennent que l’orchestre de Bulgarie est sollicité dans toute l’Europe et notamment pour des musiques de films. « Avec eux, en avril dernier, en 48 h, le contrat, les dates, les formalités étaient réglées et nous avons rencontré des musiciens, heureux, disponibles, très compétents ».

Le dénouement

Pugnaces, ils fédèrent de nombreux artistes. Dan ar Braz apporte sa contribution quand il apprend les difficultés, les studios Dizale ouvrent leur porte pour le mixage, Jakez Bernard apporte un soutien moral précieux. Deux chœurs (Plougastel-Daoulas et Rennes) sont mobilisés ainsi qu’une vingtaine de chanteurs individuels. Le Corse Petru Bracci, séduit par le projet, se saisit, lui, du breton pour Tuchenn Mikael de Youenn Gwernig, sur une musique de l’orchestre de Bulgarie. Étonnant !

Le livre se prépare parallèlement avec une histoire écrite par Clara Colin pour relier les chants (traduits en plusieurs langues) avec des dessins de Geoffrey Berniolle. Au total, plus d’une centaine de personnes sont fédérées par Kan ar Bed. Il ne reste plus qu’à écouter le chant du monde.

Ronan Larvor

Le Télégramme

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