Annie Coz écrit en breton : « Chaque langue parle d’un monde qui lui est propre ! »
L’autrice Annie Coz écrit en langue bretonne. Langue maternelle avec laquelle elle a renoué depuis seize ans. Depuis, elle a écrit quatre ouvrages. Entretien.
Quel est votre rapport à la langue bretonne ?
Ma mère, née en 1902, ne parlait que breton, et ne savait ni lire ni écrire. Alors, à la maison, à Plonéour-Lanvern (Finistère), on ne parlait que cette langue. Mais, moi, j’ai été à l’école en français. Petit à petit, je me suis glissée dans le moule. Je m’y suis remise il y a seize ans, à l’heure de la retraite. J’ai pris des cours du soir, des cours par correspondance, je suis retournée à la fac. Et j’ai retrouvé le plaisir de la langue.
Qu’avez-vous écrit ?
J’ai commencé par des nouvelles. D’abord via différents concours. Et puis je me suis lancée : Skol Vreiz a édité mon premier recueil de nouvelles : Bili er mor. Ensuite, j’ai écouté une petite fille me dire qu’elle ne lisait pas beaucoup en breton, car il y avait peu de choses pour les enfants de son âge. J’ai donc écrit deux enquêtes pour les jeunes. Enfin, j’ai sorti un quatrième livre, Lucio e-kreiz K, en 2019. Et puis, écrire en langue bretonne mène aussi sur des chemins inattendus : j’ai fait un film avec Maï Lincoln et participé au livre-CD Kan ar Bed, en français, Le Chant du Monde.
Vous maîtrisez plusieurs langues, pourquoi choisir d’écrire en breton ?
C’est sûr qu’il ne faut pas le faire pour la gloire ou pour l’argent. Je le fais pour le plaisir de retrouver cette langue. Le breton, c’est tout un monde ! Chaque langue parle d’un monde qui lui est propre. Écrire en breton, c’est aussi un combat qu’il faut mener. Nous le devons aux jeunes qui apprennent la langue à l’école.
Du 4 au 6 juin 2022, Annie Coz sera présente au Goéland masqué, festival du polar, à Penmarc’h. Table ronde sur le thème « Écrire en breton en 2022 », lundi 6 juin à la salle Cap Caval à 10 h 30.